Parcours patrimoine : Place des Tilleuls

Cette place, où se tint longtemps le marché, fut le premier centre de la vie villageoise. Face à l’entrée latérale du château seigneurial se dressait l’église du XIIe siècle, derrière laquelle s’étendait le cimetière. Le double vocable du sanctuaire — à saint Jacques, patron des pèlerins, et à saint Christophe, patron des voyageurs — rappelait l’importance de la route. C’est souvent dans l’église que se réunissait l’assemblée du village pour nommer les administrateurs de la charité et les collecteurs d’impôts, et pour veiller au respect des droits traditionnels. Trois éléments de colonne provenant de cet ancien sanctuaire, détruit vers 1857, ont été remployés dans le monument commémoratif inauguré en 2007. Ce monument a été conçu par Christian Henry et assemblé par Constantin Spourdos. Le saint Jacques sculpté est l’œuvre de Catherine Perruche. La plaque émaillée, d’après une gravure ancienne, a été réalisée dans les ateliers de l’abbaye de Ligugé par le frère Vincent Desprez.

L’ancienne église

La première église de Montgeron, implantée à l’extrémité nord de l’actuelle place des Tilleuls, fut édifiée en 1189, peut-être par les lépreux de la maladrerie située au bas de la grand-route. Dépendant d’abord de Vigneux, la paroisse mère, elle devient église paroissiale en 1247, et connaît probablement des remaniements au XVIe siècle, avec l’adjonction d’un bas-côté.

Elle est dédiée à saint Jacques, patron des pèlerins, et à saint Christophe, patron des voyageurs.

L'église du XI siècle. Gravure extraite de Jean-Charles Gatinot, «À travers Monteron», vol. 1, 1901.
L’église du XI siècle. Gravure extraite de Jean-Charles Gatinot, «À travers Monteron», vol. 1, 1901.

Les principaux vestiges de cet édifice sont les deux colonnes ornées de chapiteaux à motifs végétaux, déposées dans l’entrée de l’actuelle église Saint-Jacques. Quelques gravures du XIXe siècle montrent un bâtiment modeste, un peu trapu, coiffé d’un clocher central et précédé d’un porche à fronton. Ce porche, dont le plan n’est pas cohérent avec le reste de l’édifice, est peut-être un ajout du début du XVIII siècle, époque à laquelle on avait aussi lambrissé le choeur.

Pendant longtemps, cette église primitive est restée le centre de la vie villageoise : c’est dans la nef, sous le porche ou au presbytère que se réunissaient les assemblées de village, chargées de régler les affaires communes, de nommer les « messiers » (gardes-champêtres), les collecteurs d’impôts et les trésoriers de la charité. Sous la Révolution, les institutions municipales se réunissent encore dans le sanctuaire, transformé en Temple de la Raison.

Lorsqu’elle est rendue au culte catholique, sous le Consulat, l’église a subi de fortes détériorations, qui exigent de multiples réparations. Malgré les efforts des municipalités successives, son exiguité et sa localisation se révèlent de plus en plus inadaptées à une population en expansion et à une ville qui s’étend vers le sud-est.

En 1852, le don du général de Rottembourg, qui doit permettre d’édifier un nouveau sanctuaire sur la nouvelle place communale, scelle le sort de l’ancienne église. Malgré l’opposition de quelques notables et des habitants du quartier, le monument est démoli.

Votre navigateur est dépassé !

Mettez à jour votre navigateur pour voir ce site internet correctement. Mettre à jour mon navigateur

×