Réfugiée à Montgeron, une famille ukrainienne témoigne

Svetlana et ses deux enfants ont fui l’Ukraine le 2 mars dernier. Ils sont arrivés à Montgeron le 4 mars et espèrent retourner dans leur pays le plus rapidement possible.

Les visages sont avenants, mais les traits sont un peu tirés et les expressions sont graves. Originaires d’Odessa, au sud de l’Ukraine, Svetlana Bratinova, 45 ans et ses enfants, Olga, 19 ans et Alexandre, 14 ans, sont arrivés à Montgeron le 4 mars dernier.
Ils sont hébergés par Stéphane Dumas, directeur du centre équestre de Montgeron, et par sa femme d’origine ukrainienne, Oksana. Les hommes ukrainiens étant tous mobilisés, Ivan, le cousin d’Oksana et mari de Svetlana a dû rester au pays. Géomètre de profession, il s’est porté volontaire pour trier les médicaments, aider les personnes âgées, et faire la cuisine aux soldats.

Une vraie panique

Comme la majorité des Ukrainiens, Svetlana, Ivan et leurs enfants ont été pris de court par la guerre.
Ils ne s’attendaient pas à devoir quitter aussi précipitamment le pays. Svetlana, explique d’une voix chargée d’émotion : « C’est le 25 février, au lendemain de l’invasion russe, quand on a vu que Marioupol et Kharkov étaient bombardés, que nous avons pris la décision de mettre les enfants à l’abri et de par tir. Ça a été très brutal, une vraie panique, personne n’était préparé. Nous ne pensions pas que Poutine envahirait le pays entier. »

De la Moldavie à Montgeron

Alexandre, joueur de football semi professionnel, était alors bloqué à Lviv pour un match. Il n’a pas pu rejoindre ses parents et sa sœur avant une semaine. « Nous étions très inquiets pour lui à cause des bombardements », raconte Svetlana.
Au retour d’Alexandre, le 2 mars, Ivan a conduit sa famille jusqu’à la frontière moldave. Munis en tout et pour tout de trois bagages cabines, Svetlana et ses enfants ont ensuite embarqué dans un bus à destination de la capitale Chisinau, puis ont pris un deuxième bus pour Bucarest.

Une productrice roumaine les a hébergés durant une nuit. Ils ont ensuite embarqué pour Paris, le 4 mars et ont été accueillis à l’aéroport par Stéphane et Oksana.
« Ils étaient bouleversés, inquiets pour leur famille, raconte Oksana. Svetlana n’arrêtait pas de répéter que son pays était détruit. » Svetlana et ses enfants évitent de regarder les informations parce qu’elles sont en langue française et que les images sont dures à visionner. « C’est surtout le soir que l’angoisse monte, car la plupart des bombardements ont lieu la nuit », poursuit Oksana. Svetlana éprouve de la gêne et un peu de culpabilité face aux Ukrainiens restés au pays. Elle s’inquiète également pour sa sœur et ses neveux qui sont toujours à Odessa. Ils reçoivent régulièrement des nouvelles d’Ukraine et sont fiers de la résistance ukrainienne.

La famille se dit également très heureuse de l’accueil reçu à Montgeron. Alexandre a même intégré le club de football de la ville de Yerres. Olga continue ses études d’architecture en visioconférence.

La famille suit des cours de français au Centre communal d’action sociale de Montgeron à raison de quatre heures par semaine.

Si la guerre s’éternise, Olga et Alexandre devront poursuivre leurs cursus scolaires en France, même si, à l’heure actuelle, eux et leur mère n’ont qu’une idée en tête : retourner dans leur pays le plus rapidement possible.

3 dates

24 février
La Russie attaque l’Ukraine,
L’Union européenne réplique par de lourdes
sanctions.

2 mars
Départ de la famille d’Odessa

4 mars
Arrivée à Montgeron

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