Le Monument aux Morts a 100 ans

Le Monument aux morts de Montgeron est rénové pour célébrer son centenaire : un excellent prétexte pour rappeler l’histoire de ce monument singulier.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la France a assisté à un élan national de reconnaissance et d’hommage aux « poilus ». La municipalité de Montgeron a alors constitué un comité de patronage et une commission spéciale qui ont engagé une souscription pour l’édification et le financement d’un monument commémoratif aux soldats Morts pour la France. Ce projet a mobilisé la Ville pendant trois années. Il est désormais le mémorial local de tous les conflits mondiaux et impériaux du XXe siècle, car malheureusement la Grande Guerre n’était que la Première.

Une œuvre originale

Après un concours qui a retenu dans un premier temps trois projets, la réalisation a été unanimement confiée, au début de l’année 1921, au sculpteur Paul-Marcel Dammann, notable montgeronnais, ancien combattant de la bataille de la Marne et prisonnier de guerre. Artiste reconnu, Dammann est surtout célèbre pour ses médailles qui lui ont valu le Grand Prix de Rome en 1908. Le monument de Montgeron est l’unique réalisé par le sculpteur qui crée ici une œuvre d’inspiration antique à la dimension de l’hommage à ses frères d’armes.

La composition du Monument aux morts, est loin d’être banale. Une travée néo-dorique magnifie une Victoire de bronze aux ailes déployées, avec son bras gauche replié sur deux couronnes de lauriers qu’elle distribue de la main droite, symboliquement tendue vers la terre où reposent les soldats tombés au champ d’honneur. Les noms sont gravés sur une base de pierre calcaire, une exèdre, dont les murs circulaires semblent rapprocher dans un même mouvement les valeureux combattants. Au-dessous, un formule latine « manibus date lauros plenis », Inspirée de l’Enéide (VI, 883) de Virgile : manibus date lilia plenis, « donnez des lys à pleines mains », mais remplaçant les lys par des lauriers. Cette phrase se retrouvera sur des médailles de Dammann commémorant la Guerre.

La longue liste, inscrite dans la pierre, des 173 Montgeronnais « Morts pour la France », répartis sur huit colonnes, placés dans l’ordre chronologique de leur disparition, se veut démocratique : elle ne mentionne aucun grade. Tous sont égaux devant leur sacrifice et devant la mort. Une seule entorse au principe a été accordée à Gérard d’Esclaibes d’Hust, mort au combat dès 1914, alors qu’il exerçait à Montgeron les fonctions de maire. La liste pourtant établie avec la plus grande minutie, selon les instructions données par l’État, a été augmentée à l’occasion de la rénovation du monument en 2022 par la Ville. Raoul Esnault et Henri Boisson, morts pour la France durant la 1re guerre mondiale, et Icyk Sztrozberg, au titre des victimes civiles disparues en déportation, ont été ajoutés.

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